
Les yeux du monde se sont ouverts et nous sommes désormais confrontés à ce qui s'avère être le plus grand défi de l'humanité : la crise climatique. Cette crise est transgénérationnelle et transnationale. Contrairement aux crises majeures qui l'ont précédée, elle ne se limite pas aux régions, aux nations, aux classes sociales ou même aux humains. Elle agit sur toute notre réalité, notre habitat. Notre environnement.
Nous pensions exister en autarcie, entourés du cocon protecteur qu'est l'environnement. Ces dernières années, nous avons commencé à comprendre cette erreur de réflexion et avons mis des concepts tels que le développement durable à l'ordre du jour - fort heureusement.
La notion de "durable", une définition ambigue
Venons-en à la problématique du développement durable. Nous rencontrons cette notion au quotidien, dans tous les médias. Les influenceurs sont conscientisés et engagés, ils promeuvent des marques durables; au supermarché, on retrouve des indicateurs certifiant la production durable de chaque produit; les clients renoncent aux avocats et au café servi dans un gobelet plastique; les vêtements chinés en friperie sont plus tendances que jamais.
On a le sentiment que le terme "durable" est en fait un label. Un label controversé, sans définition unanime. Mais un label puissant.
Notre muesli d'1,5kg est emballé dans du papier – la solution à tout ? Pas vraiment. Un modèle durable ne se résume pas à ça.
Plus on est confronté à la question de la durabilité, plus on en arrive à la conclusion suivante: le terme est aussi flexible que du caoutchouc.
- Vous n'achetez que des produits sans emballages ?
- Vous retirez la fenêtre en plastique d'une enveloppe pour le tri ?
- Vous n'êtes vegan que pour la nourriture ? Ou vous vivez vraiment vegan ?
- Vous emballez votre sandwich dans un sac en lin, mais vous n'avez aucun problème à voyager au Sri Lanka ?
- Cela fait des années que vous passez vos vacances en Ardèche, vous allez au supermarché à vélo, mais impossible de renoncer au fromage, ou même à la viande ?
Vous remarquez l'animosité latente de ces questions ? Et toute la culpabilité qu'elles peuvent engendrer ?
Trop souvent, on observe que les discussions sur l'écologie amènent à la stigmatisation et au dogmatisme plutôt qu'au débat d'idées et à la mesure. On oublie ainsi souvent que l'un des enjeux majeurs d'une lutte efficace contre le changement climatique réside dans la coopération et l'empathie.
De notre point de vue, les questions autour de l'environnement, du climat et de la durabilité doivent être débattues de manière concrète. C'est là tout l'objectif de cet article.
La contribution de KoRo à une économie durable
Une chose est sûre: notre responsabilité est plus importante en tant qu'entreprise que celle d'un individu. Nous en avons par ailleurs conscience: nous sommes actuellement loin d'être parfaits sur ce point. Nous sommes encore jeunes, et nous faisons de notre mieux pour combiner responsabilité et impératif de rentabilité.
Piran, CEO, en plein goûter devant notre entrepôt.
Nous ne pourrions pas revendiquer la perfection. Mais nous revendiquons la transparence. Celle-ci concerne le prix, mais également les questions de durabilité et la responsabilité qui en découle. Nous connaissons la complexité de ces questions dans le domaine du commerce alimentaire, et nous refusons donc de nous auto-proclamer "entreprise durable". Cela paraît illusoire et inaccessible, là où la solution se résume souvent à une réponse binaire: soit vous êtes durable à 100%, soit vous êtes coupables de greenwashing.
Une entreprise à but lucratif doit prendre en compte les nombreuses dimensions du développement durable. Il n'existe malheureusement pas de modèle prédéfini qui réponde à toutes les considérations économiques des entreprises. Nous devons donc y réfléchir, en discuter et décider de la meilleure option pour chaque produit.
L'étiquette "durable" est-elle adaptée à KoRo ?
Des formats plus grands: moins de déchets, moins d'émissions
L'un de nos principes fondateurs est la vente en grands formats. La vente en gros économise un grand nombre de déchets pas seulement lors de la consommation, mais sur l'ensemble de la chaîne de production. Elle permet également un transport efficace et contribue à la réduction des émissions. Quant à notre utilisation du plastique, nous la limitons au maximum quand cela ne nuit pas à la qualité des aliments après livraison: plus d'informations sont disponibles sur notre page dédiée.
L'embarras du choix: une large palette de matières d'emballage
À propos des emballages: vous vous êtes peut-être déjà demandés pourquoi nos étiquettes sont plus simplistes que celles de la concurrence. Il y a là deux raisons: d'une part, nous économisons ainsi des ressources inutiles (colle, papier, encre); d'autre part, nous réduisons ainsi la quantité d'effort nécessaire à l'étiquetage, pour que les agriculteur.trice.s et les producteur.trice.s du monde entier puissent imprimer facilement nos étiquettes et nous envoyer leurs produits tels quels. C'est également l'une des raisons qui nous permettent d'acheter directement à la source.
Pourquoi local ne rime pas toujours avec idéal
Il est évident que l'alimentation la plus durable possible est la production autonome de fruits et légumes dans son potager. Les produits régionaux sont aussi souvent la meilleure solution – bien que "régionalité" soit devenu un concept fourre-tout en marketing. Pourtant, le fait est que nos désirs et besoins alimentaires actuels ne peuvent être assouvis ni par une production locale, ni régionale, ni même nationale. Que nous le voulions ou non, nous sommes soumis d'une manière ou d'une autre au commerce international, aux imports, aux exports.
Le stand KoRo sur un marché berlinois
Nous essayons donc toujours chez KoRo d'emprunter le circuit le plus court. Nous réduisons au maximum les étapes intermédiaires et achetons, quand c'est possible, directement aux producteurs et aux productrices. Puisque nous travaillons en contact étroit avec eux, nous connaissons également l'importance du secteur primaire et de l'export de produits alimentaires dans l'économie de plusieurs régions agricoles. Ces régions comptent souvent parmi les plus durement touchées par la pauvreté. Une règle radicale consistant à acheter "local, quoi qu'il en coûte" pourrait même traduire une forme d'isolation, voire de patriotisme exacerbé. En tous cas, cela consisterait à couper l'herbe sous le pied de nos partenaires qui dépendent de ces exportations.
Qualité et goût doivent être au rendez-vous
Chez KoRo, nous valorisons en premier lieu la sécurité alimentaire, et la qualité des aliments en général. Nous tenons donc compte pas d'un, mais des trois éléments suivants pour décider du type d'emballage d'un produit:
- Sécurité alimentaire et durée de conservation
- Résistance au transport
- Déchets causés par l'emballage
Nous cherchons ensuite à un équilibre pour combiner le mieux possible ces trois facteurs.
La longue conservation des aliments est l'une de nos priorités.
Puisque nous vendons essentiellement de la nourriture, le goût nous est particulièrement important. Mais la nourriture est une expérience sensorielle et les produits ne doivent pas juste avoir du goût. L'odeur, la texture et le visuel doivent également nous convaincre, et vous convaincre.
Attention à ne pas mal interpréter: on trouve bien sûr d'excellents produits en Allemagne, en France, et dans les pays voisins. Mais pour certains types d'aliments, il existe de telles différences de goût qu'un produit non-européen est sélectionné – même si cela implique un transport plus long.
Nous travaillons néanmoins quotidiennement pour agrandir notre gamme de produits, dans l'optique de vous proposer le choix le plus divers possible, y compris en ce qui concerne l'origine géographique.
KoRo vous donne le choix
Puisque l'on parle de choix: parmi les centaines de produits dans notre boutique, nos clients peuvent décider par eux-mêmes s'il préfèrent des pommes séchées produites en Allemagne ou des mangues effilées en provenance du Burkina Faso. Ce que tous ces produits ont en commun, ce sont les tests de goût qu'ils ont subi, par lesquels nous ne choisissons que le meilleur des saveurs.
La diversité est au coeur de notre identité.
Boycotter un pays ou une région arbitrairement n'est pas en phase avec notre vision. Cela n'impliquerait pas seulement une réduction drastique de l'offre de produits à votre disposition. Cela contribuerait à priver les pays en voie de développement de deux de leurs sources de croissance les plus importantes: l'agriculture et l'export de produits alimentaires.
À quel point notre modèle est-il donc responsable ?
Éléments en main, c'est désormais à vous de décider si vous jugez le modèle de KoRo durable, et dans quelle mesure. De notre côté, nous continuons régulièrement à réfléchir sur la réduction de l'impact carbone de nos produits, compenser nos émissions de CO2 en tant qu'entreprise, et bien sûr vous proposer la qualité d'aliments que vous méritez.
Suivre des dogmes et donner des leçons ne sont, de notre point de vue, pas une solution viable pour construire un avenir résilient et respectueux de l'environnement. De même que la durabilité d'un modèle économique, même s'il faut en tenir compte, ne se résume pas uniquement à l'origine des produits. Nous croyons bien sûr au débat et sommes prêts à nous remettre en question, à confronter nos opinions et à apprendre.
Et nous nous réjouissons d'en débattre avec vous !